Sexe, drogues, chemsex et coronavirus…

Questions de sexualité et coronavirus, usage de produits et coronavirus, chemsex….
Trois activistes issus de la lutte contre le VIH, Haim Schwartz Badou, Cy Lecerf Maulpoix et Gianfranco Rebucini, se sont creusés les méninges pour répondre à ces questions de prévention fondamentales en période de pandémie.
Depuis qu’ils ont écrit leur texte nous sommes certes entré·e·s en confinement, mais les questions demeurent et demeureront…

 

Certain.e.s d’entre vous posent des questions et c’est plutôt normal.

On est tou·te·s d’accord que multiplier le nombre de partenaires multiplie les risques d’être éventuellement en contact avec le virus. C’est mathématique. Il ne s’agit pas non plus d’appeler à l’abstinence qui ne peut, en aucun cas, être une recommandation ou une norme préventive acceptable et raisonnable. C’est une question individuelle et chacun·e fait comme il/elle peut, avec ses propres règles, pour se protéger et protéger ses partenaires.

Des camarades chemsexeurs ont mis en place de la réduction des risques (basée sur le nombre de partenaires à un moment donné) en limitant les sex party à 3 partenaires. C’est une idée pas idiote du tout car éventuellement, en réduisant le nombre de partenaires, on ne s’interdit pas d’avoir une sexualité et en même temps, on réduit le nombre de personnes qui pourraient être en contact avec le virus au même moment. C’est une proposition.

Sur l’usage de produits, pensez à réduire les risques en utilisant du matériel stérile à usage unique pour la consommation de produits. Les pailles sont un très bon moyen de se refiler le virus donc paille à usage unique. On en trouve dans toutes les assos de RDR (réduction des risques). Et on n’invite pas la copine reloue qui éternue systématiquement sur le plateau. On en connait tou·te·s.

Si l’un d’entre vous présente des signes cliniques (toux, difficultés respiratoires, fièvre), c’est mieux pour tout le monde d’appeler le 15 ou de consulter un médecin. Il est préférable d’attendre un diagnostic médical avant d’être en contact avec des partenaires.

Pour les personnes PVVIH

Pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), les risques de contracter le virus sont les mêmes que pour les personnes séronégatives. En revanche, si vous êtes immunodéprimé (moins de 200 CD4 et charge virale détectable), vous devez être plus prudent et ne pas hésiter à appeler le 15 au moindre doute. Le virus est plus dangereux pour les personnes vulnérables. Idem pour les personnes vivant avec une pathologie cardiaque, une insuffisance respiratoire.

Sur les fake news qui circulent en boucle sur la toile

  • La cocaïne, ou n’importe quel autre produit psycho actif, ne protège pas du coronavirus. La Direction Générale de la santé (DGS) a publié un communiqué sur le sujet.
  • Il n’est pas moins risqué de sucer que de se faire la bise. C’est idiot.
  • N’utilisez pas de gel hydroalcoolique, ou tout autre produit désinfectant, sur les muqueuses. Vous allez finir aux urgences.
  • Les traitements anti-rétroviraux ne protègent pas du coronavirus. Aucune étude ne l’a démontré à ce jour. La PrEP non plus.

Par rapport aux modes de transmission, il est impossible de supprimer totalement le risque pendant un rapport sexuel. Il faut donc agir préventivement et consulter en cas de doute.

Se protéger a un intérêt et un bénéfice individuel mais aussi un intérêt collectif.

Ce n’est pas parce qu’on est jeune et en bonne santé, qu’il faut se désintéresser de la prévention.
C’est le collectif et la solidarité qui doivent prendre le pas sur l’individualisme.

 

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Auteur de l’article : Quazar