Lesbiennes agressées à Angers
Quazar, l’Étincelle et LMPT renvoyés dos à dos par la préfecture et la mairie
La lancinante petite musique politique angevine
Mercredi 27 janvier, Ouest-France s’est fait l’écho de l’agression d’un couple de lesbiennes aux abords d’une manifestation de la Manif pour tous du 9 janvier dernier à Angers. Agressées par quatre jeunes hommes cagoulés, des témoins rapportent qu’ils pourraient appartenir au groupuscule identitaire local l’Alvarium.
QUAZAR condamne cette agression lesbophobe gratuite, témoigne tout son soutien aux deux victimes et se tient à leur disposition, si elles le souhaitent.
Ce vendredi, Pierre Ory et Christophe Béchu, préfet de Maine-et-Loire et maire d’Angers, signent un communiqué commun appelant « à la responsabilité et au civisme des organisateurs et des participants afin que ces manifestations [du samedi 30 janvier], qu’elles soient statiques ou qu’il s’agisse de défilés, se déroulent dans le calme et dans le respect de chacun. »
QUAZAR qui a déposé en préfecture une déclaration de manifestation, avec un parcours initial validé hier par le cabinet du préfet, tient à leur répondre publiquement.
Ce matin encore, QUAZAR a proposé au cabinet du préfet une modification de parcours pour faire en sorte que les parcours des pro et anti PMA ne se croisent pas. Responsabilité ou provocation de la part des organisateurs ?
Appel à la responsabilité et au civisme, quand la lancinante petite musique politique angevine, au sens de l’organisation de la cité, consiste à renvoyer dos à dos les organisateurs ou les associations, particulièrement celles qui sont victimes d’agressions, sans une prise de position personnelle de condamnation des élu·e·s ?
Christophe Béchu, lundi soir en Conseil municipal, faisait le procès de l’immédiateté médiatique, expliquait l’action de la mairie. Il parlait au nom d’un NOUS compréhensible en cette assemblée. Depuis a-t-il publiquement prononcé un JE de condamnation des revendications néonazies dans sa ville, sur ses canaux de communication ? S’est-il ému pareillement de cette agression d’un couple de lesbiennes dans sa ville ?
Christophe Béchu peut être tout à fait opposé à l’expression des idéaux politiques et sociétaux de l’Étincelle. C’est parfaitement son droit, nous sommes en démocratie. En revanche, déclarer : “Ceux qui prêchent la haine de l’autre par rapport à son compte en banque ou sa classe sociale, c’est aussi de la violence. […] Notre détermination à dénoncer les extrémismes est totale. Elle l’a toujours été et le restera”, c’est sciemment renvoyer dos à dos l’Étincelle et les néonazis angevins.
Le premier édile qu’il est, sait très bien qu’on ne peut comparer une expression politique démocratique, qu’il peut légalement combattre, à un délit d’incitation à la haine raciale ou d’apologie d’une organisation criminelle, condamné par notre droit positif.
Laisser penser le contraire relève d’une faute politique lourde de sens pour l’avenir.
Stéphane Corbin
président,
pour le Conseil d’administration
de QUAZAR
Photo Ouest-France, Christophe Béchu, Pierre Ory.